EVO 2014 – Luffy vs SnakeEyez : Demi-final losers épique
EVO 2014. Las Vegas.
Ultra Street Fighter IV vient de vivre l’une des années les plus compétitives de son histoire. Le jeu est jeune, les versions viennent de changer, les tier lists sont en mouvement constant, et la scène mondiale est plus imprévisible que jamais.
Au milieu de ce tumulte, deux joueurs marchent vers une collision inévitable.
Luffy : le prodige français poussé en losers par un monstre japonais
Luffy n’est plus un inconnu en 2014 :
c’est déjà un titan d’Europe, connu pour être le meilleur joueur de Rose au monde, malgré un personnage considéré comme rarement “top tier”.
Son tournoi commence fort.
Victoire après victoire, Luffy avance dans le winner bracket…
jusqu’à croiser Bonchan, l’un des meilleurs Sagat de la planète, en pleine forme, déterminé à aller en finale.
Match déterminant : Luffy (Rose) vs Bonchan (Sagat)
Sagat est un cauchemar potentiel : zoning puissant, long reach, dégâts énormes.
Bonchan étouffe Luffy dans un match intense, précis, tendu.
Bonchan envoie Luffy en losers.
C’est un coup dur, mais pas une fin.
Luffy continue son run, élimine successivement des adversaires de haut niveau, montre un mental d’acier, une maîtrise technique hors du commun…
Il arrive dans le bas du Top 8 comme un survivant, un stratège prêt à détruire tout ce qui se trouve sur sa route.
SnakeEyez : l’espoir américain stoppé par Momochi
De l’autre côté du bracket, un autre joueur se fraye un chemin spectaculaire.
SnakeEyez, avec son Zangief, est l’un des joueurs les plus respectés au monde.
Il qualifie les USA en Capcom Cup.
Il bat les meilleurs japonais régulièrement.
Il est LA fierté américaine sur un personnage considéré “low tier”.
Son style est unique :
lecture humaine → patience → SPD au pixel près.
Il grimpe le winner bracket avec une maîtrise magistrale.
Jusqu’au moment où il rencontre…
Momochi (Ken) — l’un des meilleurs joueurs de la planète.
Le match est monstrueux.
Momochi réussit à contenir Zangief avec une précision chirurgicale.
SnakeEyez résiste, trouve des openings, menace constamment, mais Ken est un mur difficile à casser.
Momochi bat SnakeEyez.
SnakeEyez est envoyé en losers.
Mais loin d’être brisé, SnakeEyez devient encore plus dangereux.
Il remonte le losers bracket en détruisant plusieurs adversaires avec un style de jeu spectaculaire, avec une confiance froide, presque mécanique.
Les deux joueurs arrivent en losers semifinals en état de grâce :
- Luffy vient de battre des adversaires majeurs, toujours plus précis, plus patient, plus clutch.
- SnakeEyez vient d’enchaîner une série de victoires impressionnantes, motivé par la volonté de défendre l’honneur américain.
Les commentateurs le répètent :
C’est le meilleur joueur européen contre le meilleur Zangief du monde.
Le match-up Rose vs Zangief est tendu, technique, basé sur des millimètres…
Et la salle entière sait que ce duel peut décider du futur champion.
Match 1 — Luffy 1-0 : l’art du contrôle
Le premier match est une démonstration.
Luffy joue un neutral parfait, glissant sous les buttons avec un slide, confirmant en combo, et finissant un round avec Super.
Puis vient un moment de génie :
Dash avant → throw
SnakeEyez ne l’attendait pas du tout.
Le timing, l’audace, la confiance : ce throw met fin au match.
La salle retient son souffle.
Match 2 — Égalité 1-1 : SnakeEyez se lève
SnakeEyez répond immédiatement.
Il pousse Rose dans le coin — son terrain préféré.
Rose, privée de son backdash, devient vulnérable.
SnakeEyez confirme un round avec un low forward parfait, puis tue avec une version light d’un combo précisément choisie pour garantir le kill.
Luffy fait de petites grimaces.
SnakeEyez a trouvé le rythme.
Match 3 — Luffy 2-1 : le clutch du champion
Luffy reprend le contrôle mental.
SnakeEyez s’est adapté… mais Luffy aussi.
- FADC clutch en fin de round
- Double backdash pour éviter la pression de Zangief
- Standing roundhouse pour garder la distance
- Lecture parfaite des approches au sol
SnakeEyez place pourtant un SPD d’une intelligence monstrueuse, punissant Luffy au pixel près.
Mais Luffy s’échappe, réinstalle son rythme, et conclut avec un backdash magistral.
Match 4 — 2-2 : retour en enfer
C’est l’un des rounds les plus tendus du tournoi.
SnakeEyez joue comme un roc.
Luffy répond avec une Super parfaitement confirmée.
La foule devient hystérique — personne ne reste assis.
SnakeEyez, dos au mur, exécute un whiff punish impeccable et arrache le match.
On va au dernier set.
Tout peut basculer.
Match 5 – Le round final : une tempête émotionnelle
SnakeEyez obtient le point de match.
Il devient agressif, presque désespéré : il “devient fou” comme disent les commentateurs.
Il saute.
Il attaque.
Il force des situations dangereuses.
Mais il tombe dans un fireball et perd un round crucial.
Dernier round.
Tout commence comme un cauchemar pour Luffy :
SnakeEyez trouve un combo, repousse Rose, menace SPD.
Mais Luffy refuse de se laisser enfermer.
Il attaque pour casser le timing du grappler.
Il recule. Il poke. Il anticipe.
Les deux joueurs sont au même pixel de vie.
L’air brûle.
Et là…
- Focus Dash avant — Luffy traverse une boule de feu de SE
- Trade — leur vie s’égalise
- Standing roundhouse — pression maximale
- Dash → throw
- KO
Louffy élimine SnakeEyez.
La France élimine la dernière chance américaine.
La salle explose.
Au final, Luffy vs SnakeEyez à l’EVO 2014 ne reste pas seulement comme un affrontement emblématique. C’est un duel où deux philosophies se heurtent : la précision européenne contre la puissance américaine, la finesse contre la force brute, la logique contre l’instinct incarnés par les deux personnages choisis. Et ce soir-là… la finesse a gagné. Luffy a su s’adapter et surtout garder son sang froid pour exploiter les erreurs de son adversaire, ce qui constitue l’une de ses grandes qualités en tant que combattant e-sport.
Mais pour Luffy, ce n’était qu’une étape. Car au-delà de cette victoire héroïque l’attendait la partie la plus dangereuse de son ascension : les ultimes rounds du plus grand tournoi de l’année, où chaque match allait redéfinir son destin… et celui de l’Europe tout entière.
